Dossier sur l’audition : prévention, dépistage, maladies

Hygiène et prévention - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 16/03/2020

L’ouïe est un sens aussi précieux que fragile. La fonction auditive permet à l’être humain de percevoir les sons aigus ou graves de son environnement. Mais, au-delà d’un certain nombre de décibels, le bruit ambiant peut être nocif pour l’audition. Alors, ouvrez grand vos oreilles pour savoir comment prévenir et dépister les maladies du système auditif.

Anatomie de l’oreille

Oreille externe

L’oreille externe comprend le pavillon et le conduit auditif externe. Le pavillon est la partie visible de l’oreille, la pointe de l’iceberg. Il est essentiellement fait de cartilage, sa forme lui permet de capter et de localiser les vibrations sonores. Une fois réceptionné, le son traverse le conduit jusqu’au tympan. En plus d’être un récepteur, le canal auditif protège l’oreille en produisant du cérumen, une cire jaune sèche ou humide en fonction des individus. Cette substance organique est un bouclier permettant de bloquer l’entrée aux bactéries, champignons, poussières, etc. Elle lubrifie également l’oreille et aide à évacuer les déchets comme les poils ou les peaux mortes.

Oreille moyenne

Le tympan et les trois osselets, appelés marteau, enclume et étrier, composent l’oreille moyenne et permettent aux vibrations sonores de se diriger vers l’oreille interne. C’est aussi à ce niveau, que les sons trop forts sont atténués grâce au travail du muscle stapédien. La trompe d’Eustache sert quant à elle à réguler la pression d’air sur le tympan.

Oreille interne

L’organe de l’audition a la forme d’un escargot et est logé à l’intérieur de l’oreille interne. Il assure ses fonctions auditives grâce aux mouvements d’un fluide nommé l’endolymphe. Des cellules sensorielles ciliées captent ses déplacements et les transforment en influx nerveux. Ces signaux sont ensuite transmis au cerveau à l’aide du nerf auditif et traduits en son. Les cellules ciliées et le nerf auditif sont aussi les parties les plus sensibles. Une fois détruits, ils ne se régénèrent pas.

Prévention des maladies du système auditif

Les troubles de l’audition et la surdité concernent de plus en plus de Français, notamment 18% des 35-44 ans et 65% des 65 ans et plus (Source : Institut national de la santé et de la recherche médicale – Inserm). La déficience auditive peut être génétique ou acquise, par exemple, suite à une exposition excessive au bruit, une prise de médicaments ototoxiques, une otite chronique, la presbyacousie – vieillissement naturel, un bouchon de cérumen, une tumeur du nerf auditif, des acouphènes, une maladie de l’oreille interne, etc.

Minimiser l’exposition aux décibels

Dans de nombreux cas, la perte d’audition peut être évitée tout simplement en adoptant certains réflexes de protection. Le son se mesure en décibels. Une conversation entre 2 personnes produit en moyenne 65 décibels (db). À ce niveau sonore, l’oreille fonctionne de manière optimale et n’est pas indisposée par l’intensité du son. En-dessous de 30 db, entendre nécessite un effort. Au-delà de 80 db, le bruit peut par contre, devenir douloureux. Ce seuil définit donc le moment à partir duquel il devient nécessaire de porter des protections comme des bouchons d’oreille ou un casque anti-bruit.

Pour vous donner un ordre d’idées, il existe une législation au travail qui régit l’exposition au bruit. Ainsi, 8 heures de travail avec une exposition à plus de 85 db nécessite le port d’un casque. Pour 90 db, l’exposition doit être inférieure à 2 heures. À partir de 100 db – puissance émise lors d’un concert -, le temps de contact maximal est de 15 minutes. Vous comprendrez donc la nécessité de prendre certaines dispositions pour éviter d’endommager l’ouïe de manière irréversible.

Autres mesures efficaces

Outre les protections auditives, d’autres mesures doivent être prises. Si vous écoutez de la musique, préférez un casque réducteur de bruit aux écouteurs. De cette façon, vous serez moins tenté d’augmenter le son. Protégez systématiquement vos oreilles lors d’une sortie en discothèque ou à l’occasion d’un concert. Côté hygiène, évitez le plus possible les cotons-tiges et gardez votre conduit auditif au sec. L’humidité est un environnement favorable à la prolifération des bactéries.

Maladies auditives, dépistage et traitement

Presbyacousie : la perte auditive ou la surdité liée au vieillissement

Vous avez des difficultés à comprendre une conversation entre plusieurs personnes ? Vous êtes obligé d’augmenter le son de la télévision, de la radio ou de votre ordinateur pour entendre clairement ? Vous avez peut-être un problème d’audition dû à la presbyacousie. Cette perte auditive est progressive et se manifeste souvent après 65 ans.

Hyperacousie, acouphènes, otite et autres pathologies

De nombreuses autres maladies peuvent toucher l’oreille. C’est le cas de l’hyperacousie qui se manifeste par une intolérance aux bruits extérieurs. Mais aussi, des acouphènes où la personne touchée perçoit des sons à l’intérieur de l’oreille qui ne semblent pas provenir de son environnement. Une douleur ou une gêne inhabituelle peut être la conséquence d’un bouchon de cérumen, une otite chronique ou d’une autre pathologie. Ces différents maux peuvent avoir une incidence sur le niveau d’audition.

Traitement

Appareil auditif

La prothèse auditive est un moyen efficace de retrouver un certain confort en cas de perte significative ou modérée de l’ouïe. Depuis peu, la réforme du 100% Santé mise en place par le gouvernement permet une prise en charge plus importante des équipements en audiologie. En 2021, la prise en charge sera de 100% pour certaines aides auditives. Le confort auditif sera donc bientôt accessible à tous !

L’implant

L’implant cochléaire est réservé aux surdités très importantes ou totales. Cette technique requiert une opération chirurgicale et une rééducation du patient.

Hyperacousie et acouphènes

Il n’existe pas de traitements pour ces problèmes de l’audition. L’ORL recommande en général, une thérapie d’habituation pour apprendre à vivre avec ces déficiences.

Importance du dépistage

Quel que soit votre problème, il est important de prendre rendez-vous sans attendre auprès d’un ORL dans un premier temps, puis d’un audioprothésiste. De cette façon, le spécialiste pourra constater ou non la perte auditive et vous proposer des solutions. Le dépistage est assez simple, l’ORL procède à un examen physique de vos oreilles en vous faisant passer une audiométrie afin de mesurer votre acuité auditive.

Dans une pièce insonorisée, vous êtes exposé à différentes intensités et fréquences sonores : faibles, élevées, aiguës, basses, etc. Vos réponses sont formalisées sous la forme d’une courbe. Vous passez ensuite un test d’audiométrie vocale. Des mots sont dictés à différents niveaux d’intensité afin de vérifier votre niveau de compréhension. Une autre courbe se forme à l’aide des résultats. Par la suite, le niveau de perte auditive est exprimé en décibels. De 20 à 40 db, la déficience est qualifiée de légère, jusqu’à 70 db, de moyenne, puis au-delà, d’importante.

On ne le dira jamais assez, prenez soin de vos oreilles. À ce jour, aucun traitement ne permet de restaurer l’audition. Mais, si vous êtes touché par un problème auditif, ne désespérez pas, des recherches en cours pourraient bientôt aboutir à la guérison de la perte d’audition par la régénération de cellules ciliées.

Perception des décibels*

Niveau sonore faible :

  • de 0 décibels (db), seuil de l’audition à 20 db, murmures

Niveau sonore convenable :

  • de 25 à 40 db, intérieur d’un appartement en ville

Niveau sonore admissible :

  • de 45 à 60 db, discussion entre deux personnes, échange au bureau, sortie dans un restaurant calme

Niveau sonore insupportable :

  • de 65 à 80 db, bruit d’une tondeuse, d’un aspirateur ou d’une voiture

Niveau sonore à risque :

  • de 90 à 102 db : concert, écoute de musique à plein volume avec un casque

Niveau sonore dangereux :

  • de 110 à 140 db : explosion, coup de feu
(*) Basée sur l’échelle des décibels de l’Association JNA (lien : https://www.journee-audition.org/l-association-jna.html)

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