Artisan : les risques du métier

Hygiène et prévention - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 01/06/2021

Un artisan est généralement défini comme un travailleur exerçant à son propre compte une activité manuelle. Les métiers de l’artisanat sont nombreux et touchent des domaines variés, comme le bâtiment (plombier, peintre, carreleur…), l’alimentation (boulanger, boucher, fromager…), la fabrication (graveur, fleuriste, cordonnier) ou encore les services (coiffeur, esthéticienne, maréchal-ferrant). Cependant, dans l’exercice de leurs fonctions, du fait du caractère manuel de leur activité, ils sont amenés à manier des outils ou à se retrouver dans des situations peu habituelles qui les exposent à de multiples risques spécifiques à chacun de leurs métiers.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous en dit plus sur les risques du métier d’artisan et insiste sur l’importance des Équipements de Protection Individuelle (EPI).

La manutention

La manutention se définit par le fait de porter ou de déplacer, manuellement ou mécaniquement, une charge. Le risque principal lié à la manutention est l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS), souvent localisés dans les membres supérieurs du corps comme les épaules, la main, le poignet ou le coude. Le dos est lui aussi très touché par les activités de manutention et la colonne vertébrale peut être endommagée par une mauvaise posture trop longtemps maintenue ou par le poids d’une charge lourde. La manutention peut aussi être à l’origine de plaies, fractures, déchirures musculaires, entorses ou contusions. Certains facteurs augmentent ces risques : l’intensité de l’effort fournie par l’artisan, l’état du sol, les conditions de travail, la posture de l’artisan, la durée et la fréquence de cette activité.

Prévention des risques liés à la manutention

La priorité devra être, dans tous les cas, donnée à la manutention mécanique pour des charges lourdes : diables, chariots élévateurs, transpalettes, ponts roulants, grues, palonniers, treuils, crics, vérins, robots de manutention, etc. Une nouvelle génération d’aide à la manutention prend son essor avec l’arrivée des exosquelettes, qui assistent l’opérateur dans la réalisation d’une tâche et qui devraient diminuer le taux des TMS (Troubles musculosquelettiques).

 

Tous les métiers sont confrontés à des épisodes de manutention de charges plus ou moins lourdes, c’est pourquoi une formation aux gestes et postures est recommandée quel que soit le métier exercé.

Le port des EPI (Équipements de Protection Individuelle) dans le domaine de la manutention est essentiel. Gants et chaussures de sécurité sont très souvent les garants d’une intégrité préservée.

Article R231-66 à R231-72 du Code du travail : « …Un homme ne peut porter plus de 55 kg (un travailleur ne peut être admis à porter d’une façon habituelle des charges supérieures à 55 kilogrammes qu’à condition d’y avoir été reconnu apte par le médecin du travail, sans que ces charges puissent être supérieures à 105 kilogrammes). Une femme ne peut porter plus de 25 kg… ».

Les accidents de plain-pied

Très fréquents, ces accidents ne touchent pas que les artisans. En effet, un accident de plain-pied peut être généré par une situation ou un élément bénin, non dangereux en soi : un tiroir de bureau ouvert, un chiffon à terre, des zones de passages encombrées, des charges mal positionnées… Mais c’est un faisceau d’éléments de ce type qui peut aboutir à l’accident. Chutes, entorses, plaies, douleurs, mal de dos ou fractures, les accidents de plain-pied surviennent lorsque 3 facteurs inhabituels sont réunis : Conditions et environnement de travail et manque d’attention.

Prévention des risques liés aux accidents de plain-pied

Avant d’intervenir sur un chantier, une organisation de l’espace de travail, qu’il s’agisse d’un travail en atelier, en cuisine, dans un entrepôt ou chez un client, devra prendre en compte les zones de circulation qui devront être libres de tout obstacle, la qualité des sols qui pourrait nécessiter des précautions particulières, l’environnement de travail, si d’autres personnes y circulent, et une attention toute particulière aux risques potentiels présents dans la zone (chaleur, bruit, machines tournantes, équipements, manque de clarté…).

En cas d’accident, une analyse précise permettra de bénéficier du retour d’expérience pour éviter qu’une situation identique se représente.

Le risque électrique

Certains artisans sont, tout au long de leur journée de travail, au voisinage du risque électrique. C’est bien entendu le cas des électriciens qui suivent des formations et qui sont soumis à des règles de sécurité strictes, mais tout artisan peut y être confronté, que ce soit pour des travaux au voisinage ou pour l’utilisation d’équipements ou d’outillage électrique. Si les accidents d’origine électrique sont moins fréquents que ceux cités dans cet article, ils sont néanmoins à prendre au sérieux, car les conséquences peuvent être dramatiques : électrocution, explosion, incendie, électrisation, brûlures, chute… Un courant électrique (exprimé en ampères) est inoffensif s’il est inférieur à 10 mA. Il commence à être dangereux pour l’homme dès lors qu’il dépasse les 30 mA. Les muscles du corps qui sont traversés par un courant électrique se tétanisent, voire se consument à des intensités plus fortes. Les muscles respiratoires cessent de fonctionner, entrainant l’asphyxie, et le cœur, s’il est touché, s’arrête.

Prévention du risque électrique

Le travail sous tension sur une installation électrique est à proscrire si l’on n’est pas un artisan spécialisé, formé, habilité et équipé, car les modes opératoires répondent à des procédures extrêmement précises : Norme NF C18-510, UTE C18-510-1, CET (Conditions d’Exécution du Travail) …

En dehors de ce cas précis, l’intervention sur une installation électrique doit être faite hors tension. Mais attention, rien ne ressemble plus à une installation sous tension qu’une installation hors tension ! Il est donc nécessaire dans tous les cas, de vérifier l’absence de tension au moyen d’un appareil conforme.

Mais le risque électrique est présent même lorsqu’on n’intervient pas directement sur une installation électrique. Tous les métiers sont concernés, car depuis le 5 mai 2012, la norme NF C18-510 impose aux chefs d’entreprises (et donc aux artisans) de s’assurer de la compétence de leurs salariés en matière de sécurité électrique en fonction de la nature des interventions qui leur sont confiées. C’est le cas des travaux au voisinage, même si l’on n’est pas électricien.

Dans le domaine électrique, l’outillage et les EPI sont spécifiques et doivent être entretenus.

Quelques conseils : éviter la surcharge des prises électriques – Dérouler une rallonge complètement pour éviter de fondre l’isolant par effet Joule (chaleur provoquée par le passage du courant électrique) – Utiliser des appareils ou des rallonges qui ne présentent pas d’anomalie ou des câbles apparents – Repérer les installations sous tension avant toute intervention et en tenir compte dans l’analyse sécurité du chantier – Éviter d’intervenir à proximité d’installations électriques en cas de forte humidité – Attention aux lignes électriques en hauteur lorsque vous manipulez des engins, des perches ou des matériels de grande longueur.

Une formation aux premiers secours, en cas d’électrisation, peut aussi être utile, quel que soit le métier pratiqué.

Le maniement d’objets : risques de coupures, brûlures…

Pour les accompagner dans leur travail quotidien, les artisans emploient de nombreux outils qui les aident à gagner en efficacité et en précision. Pourtant, ils peuvent être la source de nombreux accidents : déchirures, coupures, plaies ouvertes, lésions, blessures au cuir chevelu, égratignures, hématomes… Le mauvais maniement d’un objet peut en effet avoir de lourdes conséquences sur la santé d’un artisan et sur la continuité de son activité.

Prévention des risques liés à l’utilisation de matériels

Chaque métier possède ses propres règles de l’art et ses propres règles de sécurité. Des EPI spécifiques existent pour chaque activité : les gants pour le boucher ne sont pas les mêmes que pour l’électricien ou le laveur de vitres. Il en est de même pour les chaussures, les vêtements de travail, les lunettes de protection, les coiffes et l’outillage. Chacun veillera donc à respecter les EPI et les outils propres à son activité.

L’amiante

L’amiante, de par sa constitution de fibres extrêmement fines (400 à 2 000 fois moins épaisses qu’un cheveu), peut déclencher des affections pulmonaires graves, ainsi que des maladies respiratoires, voire même des cancers du poumon. C’est en inhalant les fibres invisibles d’amiante que les voies respiratoires sont touchées. De courtes expositions répétitives peuvent avoir un impact sur la santé. Les conséquences d’une exposition à l’amiante peuvent survenir après plusieurs années. Elle serait responsable, dans le cadre professionnel, de 5 000 maladies par an, faisant d’elle la deuxième cause de maladies professionnelles.

L’utilisation de l’amiante est interdite en France depuis 1997, mais il est toujours nécessaire de se protéger de ce risque, car l’amiante se présente encore de nos jours sous différentes formes : calorifugeage, flocage, amiante ciment, peintures, filtres à air, joints, etc.

Prévention du risque d’amiante

Prudence lorsque l’on intervient dans un bâtiment construit avant 1980, période à laquelle l’amiante était très populaire dans l’industrie de la construction. En cas de doute sur la composition des matériaux sur lesquels on doit intervenir, il est recommandé d’appliquer les mesures de prévention et de protection comme s’il y avait présence d’amiante : Protections individuelles et collectives, EPI spécifiques, traitement des déchets, etc.

Travaux en hauteur

La réglementation française ne donne pas de définition du travail en hauteur. On parle alors de travaux en hauteur lorsqu’il existe une dénivellation, qui peut être légère (sur un marchepied par exemple), ou très importante (pylône, toiture…). Le risque existe également lorsque le travailleur se situe à proximité d’une tranchée, d’une fouille ou d’une falaise, puisque le risque de perte d’équilibre existe. Le décret n°2004-924 du 1er septembre 2004 prévoit l’obligation pour l’employeur de mettre en place une protection contre le risque de chute et cela, quelle que soit la hauteur des travaux à effectuer.

Les chutes consécutives à des travaux en hauteur peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, de simples fractures, mais aussi des traumatismes internes ou externes, voire des conséquences mortelles. En 2018, elles auraient été à l’origine d’un peu moins de 7 % des arrêts de travail de plus de 4 jours. Ce sont surtout les métiers du bâtiment qui sont les plus touchés.

Prévention des risques de travaux en hauteur

En fonction de la hauteur du travail à effectuer, des protections collectives peuvent être mises en place (barrières de sécurité, garde-corps, escaliers, ligne de vie…). Les protections individuelles sont constituées de harnais, de longes d’assujettissement, de dispositifs de maintien des échelles…

Dans tous les cas, les dispositifs de sécurité doivent être homologués, entretenus et vérifiés.

Les produits chimiques

Les produits chimiques sont présents dans presque tous les secteurs d’activité. Le contact de certains produits avec l’organisme (la peau, le système respiratoire ou digestif) peut entraîner des complications parfois graves. Les intoxications chroniques (répétées) peuvent, même à petite dose, affecter le bon fonctionnement de l’organisme, les poumons, les reins, le cerveau, les nerfs. Les produits chimiques peuvent aussi être la source d’incendie ou d’explosion s’ils ne sont pas manipulés avec les précautions qu’impose leur fiche de sécurité. Ils peuvent être utilisés tel quel, ou sous forme de mélange et servent par exemple à nettoyer ou dégraisser plus facilement. Ils sont présents dans les colles, les résines, les colorants, les diluants, les peintures… Ils peuvent également être provoqués par une activité, comme la combustion par exemple, et être diffusés sous forme de poussières, de vapeurs, de gaz ou de fumées.

Prévention du risque chimique

Chaque produit chimique distribué en Europe dispose d’un étiquetage réglementaire qui est le moyen le plus simple de connaître les dangers principaux liés à son utilisation et d’une Fiche de Données de Sécurité (FDS) qui fournit un nombre important d’informations complémentaires nécessaires à la protection de la santé, de la sécurité et de l’environnement, en indiquant notamment les moyens de protection et les mesures à prendre en cas d’urgence.

Bien entendu, le port des EPI adaptés au type de produit manipulé est un incontournable (protection des yeux, des mains, du corps…).

Risque pour les yeux

L’artisanat regroupe de nombreux métiers qui exercent diverses formes d’activités manuelles. Si les mains de l’artisan sont son bien le plus précieux, il en est de même pour ses yeux qu’il faut préserver à tout prix. Les produits chimiques, les arcs électriques, les poussières, les éclats de meulage ou de jardinage, un choc, sont autant de risques potentiels qui peuvent occasionner des blessures ressenties parfois seulement au bout de quelques jours.

L’œil humain est fragile et vulnérable. Une lésion de la cornée, de la rétine, de la pupille ou de l’iris peut avoir des conséquences qui vont d’une irritation passagère à une cécité permanente.

Les secteurs les plus touchés par les accidents du travail oculaires sont le BTP, la métallurgie, les métiers du bois, la santé et le travail en extérieur.

Prévention du risque oculaire

Si le port d’une protection oculaire constitue une mesure incontournable pour protéger les yeux, il existe néanmoins d’autres solutions pour garantir sa sécurité : assainir l‘atmosphère en aspirant les poussières à la source, prévenir les projections en installant des capots ou des carters de protection, respecter les procédures de mélange de préparations, les étiquetages, ranger le matériel de façon sécurisée, fermer les bidons, installer des rideaux de soudure, installer des fontaines oculaires ou des rince-œils…

Le conseil d’AVENIR SANTÉ MUTUELLE

Beaucoup d’accidents pourraient être évités si le port des EPI spécifiques au métier était respecté. Il en existe une panoplie extrêmement large qui répond à toutes les situations dans lesquelles un artisan ou ses salariés sont amenés à intervenir. Porter des EPI, ce n’est pas supprimer le risque, mais c’est le maîtriser. Les chaussures de sécurité, permettent de protéger les pieds d’une charge lourde, du risque de perforation de la semelle et donc du pied, mais aussi de prévenir les chutes, si elles disposent de semelles antidérapantes. Les gants, les casques, les lunettes et les masques de protection, les bouchons d’oreilles, etc. permettent de travailler dans de bonnes conditions de confort avec un maximum d’efficacité. Alors équipez-vous et travaillez en toute sécurité !

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