Le maintien à domicile : un enjeu de société

Infos pratiques - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 02/11/2021

Continuer à vivre à son domicile à la suite d’un évènement handicapant, d’une maladie ou d’une perte d’autonomie, est un mode de vie plébiscité par les Français et notamment par les personnes âgées qui sont attachées à leurs habitudes, à leur confort et à leurs souvenirs. Mais est-ce toujours possible ? quelles sont les conditions d’un maintien à domicile réussi ?

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous livre quelques éléments de réponse pour une prise de décision en toute sérénité.

Maintien à domicile : définition

En France, plus de 60 % des personnes dépendantes vivent à domicile avec un âge moyen de perte d’autonomie qui se situe aux alentours de 83 ans. Mais vivre à son domicile lorsque l’on n’est plus maître de ses gestes, de ses mouvements ou même de ses décisions, n’est pas sans contraintes. Il permet, non seulement de vivre en toute sécurité dans son propre foyer, mais aussi de se déplacer en toute autonomie à l’extérieur du domicile pour maintenir le lien social. Il est nécessaire, pour cela, de mettre en œuvre des moyens techniques, sociaux et humains. Le maintien à domicile évite d’être placé en établissement spécialisé ou hospitalier.

Dans quelles conditions ?

Plusieurs conditions sont cependant incontournables pour permettre à la personne dépendante de continuer à vivre à son domicile. Son état de santé est un des critères les plus importants. En fonction du niveau de la prise en charge médicale et des moyens à mettre en œuvre, une hospitalisation peut être nécessaire. Le rôle des proches est également un élément déterminant pour la faisabilité du maintien à domicile. Quels que soient les moyens mis en œuvre, la disponibilité des proches est déterminante dans la prise de décision. La possibilité d’intervenir en cas d’urgence, les visites régulières pour apporter un soutien moral et une présence à la personne dépendante sont autant de garanties de sécurité pour la personne dépendante et pour la famille.

Le logement devra bien entendu être adapté, afin de réduire les risques d’accidents dans les gestes de tous les jours, déplacements, franchissement d’obstacles, prise de repas, etc… Enfin, le maintien à domicile dépendra des capacités financières de la famille. Les coûts induits, outre l’adaptation du logement, peuvent s’étendre à la prestation de sociétés de services à la personne et à des frais de prise en charge médicale qui peuvent rendre le maintien à domicile au moins aussi onéreux que le séjour en établissement spécialisé.

Les nouvelles technologies

Les progrès de la domotique ont particulièrement fait progresser le maintien à domicile. Une certaine gestion du domicile et une surveillance continue de la personne dépendante est aujourd’hui possible.

Des capteurs sont disposés dans le logement pour alerter en cas de chute, d’absence de mouvement prolongée, mais aussi pour détecter une fuite de gaz éventuelle ou un risque d’inondation. Les commandes d’éclairage, de volets électriques, de chauffage, d’ouverture des portes, sont pilotables depuis un smartphone, y compris depuis l’extérieur du logement. Dans le domaine de la santé, les dispositifs de contrôle des constantes médicales ou d’aide à la prise de médicaments, sont nombreux.

La téléassistance

Un système de téléassistance permet de veiller sur la personne dépendante qui vit à son domicile, de lancer des alertes automatiques ou volontaires en cas d’incident et d’être en contact avec des services d’aide, d’écoute et d’assistance 24h/24 et 7j/7 par le biais d’un bracelet ou d’un médaillon connecté par exemple. C’est une réassurance également pour les proches qui peuvent être informés en continu. AVENIR SANTÉ MUTUELLE propose un service de téléassistance, pour plus de renseignement : https://www.avenirsantemutuelle.fr/autres-offres/gammes-prevoyance).

Les services d’aide à domicile

Il existe de nombreuses sociétés d’aide pour le maintien à domicile qui apportent un service adapté au niveau de dépendance de la personne.

Les SSIAD, Services de Soins Infirmiers A Domicile.

Ils interviennent à domicile et contribuent au maintien des personnes chez elles en leur apportant la prise en charge médicale quotidienne nécessaire : prise de médicaments, traitement des escarres, toilette, pansements, injections… Ils peuvent également jouer un rôle de coordination avec les autres intervenants médicaux et paramédicaux.

HAD : Hospitalisation A Domicile

C’est une forme d’hospitalisation qui permet d’assurer des soins médicaux et paramédicaux importants à domicile. Limitée dans le temps, mais renouvelable en fonction de l’évolution de l’état de santé du patient, l’HAD intervient exclusivement sur prescription médicale du médecin traitant.

Les sociétés de services à la personne

Les services à la personne (SAP) sont des activités exercées à domicile pour répondre aux besoins des particuliers. Le spectre d’intervention de ses sociétés de services est très large et pas seulement limité aux personnes dépendantes :

  • Entretien de la maison, jardinage, bricolage
  • Garde d’enfants, accompagnement dans leurs déplacements
  • Soutien scolaire et cours à domicile
  • Soins esthétiques
  • Préparation de repas
  • Livraison de repas et de courses
  • Collecte et livraison de linge repassé
  • Assistance informatique et administrative
  • Soins et promenades d’animaux de compagnie
  • Téléassistance et Visio assistance
  • Interprète en langue des signes
  • Prestation de conduite du véhicule personnel
  • Assistance dans les actes quotidiens de la vie

Pour recourir aux activités de services à la personne, le particulier a plusieurs possibilités. Soit faire appel à un prestataire, à un organisme mandataire ou devenir lui-même employeur.

 

L’adaptation du logement

L’adaptation du domicile doit correspondre aux capacités physiques (fauteuil roulant, chutes…) et psychiques (perte de repère ou de mémoire) pour éviter les accidents de la vie courante.

Volets roulants automatisés, marches antidérapantes, optimisation de l’éclairage, adaptation de la luminosité (éclairage automatique des lumières à vivre et repères lumineux dans les lieux de circulation).

  • Mise en place de meubles faciles d’accès, modulables et pratiques, portes coulissantes, position basse, accès facilité au fond des tiroirs, lits rehaussés ou médicalisés.
  • Barres de maintien dans la salle de bains et les WC, sièges modulables, revêtement de sol anti-dérapant, barre d’appui murale, toilettes surélevées…
  • Cuisine adaptée avec équipements placés de sorte à être facile d’accès.

Le rôle des aidants

Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, 4,3 millions de personnes en France aident un proche à domicile, dont 2,8 millions de façon quotidienne. L’aidant a non seulement un rôle d’assistant technique, pour les gestes de tous les jours, mais aussi de partenaire social pour ne pas laisser place à l’isolement de la personne dépendante. Il s’occupe d’elle, la soutient, l’accompagne, l’assiste et répond à ses besoins dans les activités de la vie quotidienne comme les repas, la toilette, les sorties ou encore les courses.

Le terme d’aidant familial répond à une définition que nous livre l’article R.245-7 du Code de l’action sociale et des familles :

« Est considéré comme aidant familial le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un pacte civil de solidarité, l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré du bénéficiaire, ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine définie en application des dispositions de l’article L.245-3 du présent Code et qui n’est pas salarié pour cette aide. »

La Charte européenne de l’aidant familial précise :

« L’aidant familial est la personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière peut être prodiguée de façon permanente ou non, et peut prendre plusieurs formes, notamment : nursing, soins, accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilance permanente, soutien psychologique, communication, activités domestiques… »

Mais le terme de proche aidant va aujourd’hui bien au-delà du simple cercle familial. Il regroupe aussi les amis ou les voisins qui apportent leur soutien.

Plus de 500 000 aidants en France auraient moins de 25 ans. Des enfants, des adolescents et de jeunes adultes s’occupent au quotidien d’un parent malade ou handicapé. Cette situation peut avoir de lourdes conséquences sur leur vie personnelle et professionnelle : isolement, échec scolaire, harcèlement, difficultés d’insertion…

 

Les aides financières

Le maintien à domicile est un enjeu majeur de santé publique et de portée nationale. C’est pourquoi, de nombreuses aides financières ont été mises en œuvre par le gouvernement pour aider les familles à faire face au maintien à domicile d’un proche.

De nombreuses associations et structures proposent des actions locales à destination de ces jeunes : l’Association des paralysés de France (APF), l’UNAFAM ou encore le dispositif Jeunes AiDants Ensemble (JADE) qui propose des ateliers de cinéma-répit.

APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie)

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est attribuée par le Conseil départemental. Cette allocation est destinée aux personnes, âgées de 60 ans ou plus, en perte d’autonomie. Ses bénéficiaires doivent résider en France et avoir besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie (aide à domicile, portage des repas, aides techniques, accueil de jour, séjour temporaire). Le montant de l’APA est délivré sous conditions de ressources. Pour faire une demande d’APA, vous devez d’abord vous procurer un dossier à retirer auprès du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) ou de la mairie de votre commune, des services d’action sociale du département, du CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination), du Conseil départemental et de l’Assurance maladie.

PCH (Prestation de Compensation du Handicap)

La Prestation de Compensation du Handicap, est versée par le conseil départemental et est destinée à financer la perte d’autonomie des personnes handicapées. Elle est attribuée aux personnes ayant moins de 75 ans avec un handicap apparu avant l’âge de 60 ans et qui ne peuvent pas réaliser complètement ou partiellement un ensemble d’actes de la vie quotidienne (aides humaines et techniques, ainsi que l’adaptation du logement et du véhicule, aides animalières). Son attribution dépend du degré d’autonomie, de l’âge, des ressources et du lieu de résidence.

Pour faire une demande de PCH, vous devez envoyer le formulaire de demande de prestation, de préférence par lettre recommandée avec avis de réception, à votre MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

Aides fiscales

Si vous faites appel à une aide ou un service à domicile, vous pouvez bénéficier d’un crédit ou d’une réduction d’impôt.  Le service est éligible si l’entreprise qui propose ce service a l’agrément et reconnue « Services à la Personne ».

Le crédit d’impôt

Pour l’utilisation d’un service ou l’emploi d’une aide à domicile, le crédit d’impôt est égal à 50 % des dépenses annuelles de cette aide. Vous devez déduire le montant que vous avez perçues, par exemple l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), du montant des dépenses que vous déclarez pour bénéficier du crédit d’impôt. Les prestations donnant droit au crédit d’impôt sont les suivantes : l’aide dans les actes de la vie quotidienne (aide au lever, au coucher, à la toilette…), l’entretien de la maison et les travaux ménagers. Attention, les montants pris en compte sont plafonnés.

L’Aide-ménagère à domicile

Le conseil départemental peut verser une aide sociale aux personnes qui ne bénéficient pas de l’APA : l’aide-ménagère à domicile. Cette aide finance les interventions d’une aide à domicile pour vous aider au ménage, à l’entretien du linge, à effectuer votre toilette, et dans la préparation des repas. Elle est attribuée sous conditions de ressources. Pour en bénéficier, il faut être âgé d’au moins 65 ans (ou 60 ans pour les personnes reconnues inaptes au travail), rencontrer des difficultés pour accomplir les principales tâches ménagères et ne pas bénéficier de l’APA. Elle est soumise à des conditions de ressources.

Les Complémentaires Santé

AVENIR SANTÉ MUTUELLE, dans le cadre de sa politique d’action sociale, peut aider ses adhérents, à faire face à certaines dépenses médicales ou paramédicales, par exemple lors d’un retour à domicile après une hospitalisation.

Les Caisses de Retraite

La caisse de retraite peut apporter des aides à ses adhérents, notamment s’ils ne bénéficient pas de l’APA. À travers leurs services d’action sociale, les caisses de retraite proposent diverses aides aux retraités et à leurs aidants, afin de prévenir et d’accompagner la situation de dépendance des personnes âgées à domicile et en établissement.

Les aides extralégales

Les mairies et les conseils départementaux attribuent des aides sociales aux personnes âgées. Ils peuvent aller plus loin que l’aide sociale légale et attribuer des aides extralégales. Ce sont des aides financières ou en nature : pour faire face à des frais exceptionnels, payer une facture d’électricité ou une participation aux frais de téléassistance, de portage de repas… Attribuées au cas par cas, ces aides financières sont en fonction des situations individuelles et des difficultés sociales des personnes. Pour faire une demande d’aide extralégale, adressez-vous à votre mairie ou au conseil départemental.

En conclusion

Le maintien à domicile est la solution que vos proches dépendants apprécieront que vous privilégiiez. Mais leur confort et leur bien-être passent par des étapes importantes de préparation, une prise en compte de leur environnement de vie et par l’implication de tous les membres de la famille et amis. Le maintien à domicile d’un proche impose de nouveaux modes de vie pour de nombreux foyers. Mais la joie d’un parent ou d’un ami qui vit au sein de son propre univers, parmi les siens, loin de l’isolement des établissements spécialisés, et l’implication des amis et membres de la famille, est le plus beau cadeau qu’un proche aidant puisse recevoir en retour de son dévouement.

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