Mars bleu : le cancer du côlon en question

Médecine et santé - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 08/03/2022

Près de 45 000 femmes et hommes sont touchés en France par le cancer du côlon qui provoque près de 18 000 décès chaque année. Il est le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme (après le cancer du poumon et de la prostate) et le 2ème chez la femme (après le cancer du sein), et touche, dans 95% des cas, les personnes de plus de 50 ans. Détecté assez tôt, les chances de guérison sont de 90%, c’est pourquoi, depuis 2009, une campagne de dépistage gratuit systématique a été mise en place pour les personnes de 50 à 74 ans.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous invite à prendre connaissance des informations relatives à cette maladie qui touchera 1 personne sur 30 dans sa vie.

Le cancer du côlon

Le cancer du côlon ou cancer colorectal, affecte le gros intestin. Il prend naissance dans les cellules du côlon ou du rectum à partir de polypes qui tapissent la paroi interne du côlon. 10 ans sont nécessaires en moyenne pour qu’un polype forme une tumeur cancéreuse qui peut envahir et détruire les tissus voisins et qui peut se propager sous forme de métastases à d’autres parties du corps. Les changements, subis par les cellules du côlon, peuvent engendrer des cellules non cancéreuses (polypes hyperplasiques ou inflammatoires) ou des états cancéreux qui évolueront vers un cancer (généralement un adénocarcinome du côlon ou du rectum) en l’absence de traitement.

Les facteurs de risques

Les facteurs de risques les plus fréquents sont les suivants : Le manque d’activité physique, le surpoids, une alimentation riche en viandes rouges, en charcuterie ou en graisses animales et la consommation d’alcool. Mais d’autres facteurs favorisent l’apparition du cancer du côlon.

La génétique

Si un père, une mère, un frère ou une sœur a été atteint par la maladie, le risque de cancer colorectal est plus élevé. Il intervient dans ce cas le plus souvent avant 40 ans. Deux formes de cancers peuvent être alors diagnostiqués :

  • Le FAP (Familial adenomatous polyposis) ou polypose recto-colique familiale est une maladie associée à la mutation d’un gène responsable de l’apparition de centaines de polypes à l’âge adulte.
  • Le HNPCC (Hereditary non polyposis colon cancer) ou cancer héréditaire du côlon, encore appelé syndrome de Lynch, est caractérisé par des anomalies de gènes protecteurs dont la fonction est de corriger des mutations conduisant au développement d’un cancer.

Toutefois, on notera que 80% des cancers du côlon se développent chez des personnes qui n’ont pas d’antécédent familial.

L’âge

L’âge peut être considéré comme un des principaux facteurs de risques de développer un cancer du côlon. Il est, en effet, rarement diagnostiqué avant 45 ans, l’âge moyen constaté étant de 70 ans.

Les habitudes de vie

Si un régime alimentaire pauvre en fibres et riche en viandes rouges, charcuterie et autres graisses animales prédispose au cancer du côlon, le tabagisme en augmente aussi significativement le risque, comme la sédentarité et le surpoids. On estime qu’une activité physique régulière diminue le risque de près de 20%.

L’amiante

Des études épidémiologiques montrent un lien entre l’exposition à l’amiante et l’augmentation du risque de cancer colorectal.

Les facteurs individuels

La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, lorsqu’elles durent plus de 10 ans, augmentent le risque comme de nombreuses autres maladies chroniques de l’intestin. Un antécédent de cancer du sein, de l’ovaire ou de l’utérus sont également des facteurs de risques modérés de contracter un cancer du côlon.

 

Les symptômes

Non diagnostiqué, le cancer colorectal entraine des symptômes digestifs et abdominaux. Dans ce cas, c’est déjà le signe d’une maladie dans un stade évolué, d’où l’importance d’un dépistage précoce d’autant plus qu’il reste longtemps discret et asymptomatique :

  • Des contractions de l’intestin peuvent provoquer des douleurs abdominales. Elles évoluent par crises de deux ou trois jours et sont parfois accompagnées de bruits abdominaux.
  • Une constipation brutale ou une diarrhée prolon­gée, voire une alternance des deux peuvent être révélateurs d’un problème de transit intestinal lié à la maladie.
  • La présence de sang dans les selles que l’on confond parfois avec la présence d’hémorroïdes.
  • Un taux d’hémoglobine dans le sang inférieur à la normale, du type anémie.
  • Un amaigrissement inexpliqué, un mauvais état de santé général et/ou une fièvre persistante.
  • A un stade plus avancé, l’occlusion intestinale ou la perforation tumorale peuvent nécessiter une prise en charge en urgence.

Le diagnostic

C’est le médecin traitant qui aiguillera son patient vers un diagnostic plus précis après avoir fait pratiquer un examen clinique et un interrogatoire permettant d’évaluer l’état général du patient afin de rechercher les facteurs de risques et ses antécé­dents personnels ou familiaux.

Le toucher rectal

C’est un examen qui permet de détecter un cancer du rectum et d’évaluer la taille d’une tumeur rectale.

La coloscopie

C’est un examen qui permet de visualiser la muqueuse interne de l’intestin. Il est prescrit aux personnes présentant des facteurs de risques ou des symptômes significatifs. Cet examen nécessite une préparation du patient, en amont, pour débarrasser les intestins des matières qui s’y trouvent en adoptant un régime sans résidu, sans fruits ni légumes, ni viandes grasses. Il faudra alors privilégier le riz, les pâtes, les poissons et les viandes maigres.

Réalisé sous anesthésie générale, ce n’est pas un examen douloureux.

Les analyses biologiques

Une fois le diagnostic réalisé, le thérapeute recherchera le dosage d’une protéine normalement présente dans l’organisme mais produite en excès par certaines cellules cancéreuses, l’antigène carcino-embryonnaire (ACE).

L’imagerie par résonance magnétique (IRM)

C’est l’examen de référence pour explorer l’étendue d’un cancer colorectal. Il permet d’obtenir des coupes anatomiques de l’intestin en 3D. L’absorption d’un produit de contraste est nécessaire, au préalable, pour réaliser l’IRM.

Le PET-scan 

En cas de cancer métastatique. C’est un examen qui consiste à une injection de glucose, faiblement radioactif pour visualiser le fonctionnement des organes. Les cellules cancéreuses ont, en effet, une consommation de glucose plus importante que les cellules saines.

Les différents stades du cancer colorectal

  • Le stade 0 : la tumeur touche uniquement la couche muqueuse de la paroi intestinale.
  • Le stade 1 : la tumeur s’est étendue dans les couches sous-muqueuse et musculeuse.
  • Le stade 2 : Les tumeurs ont traversé toutes les couches de la paroi intestinale, sans avoir touché d’autres organes.
  • Le stade 3 : Des cellules cancéreuses se sont propagées aux ganglions lymphatiques voisins.
  • Le stade 4 : Des cellules cancéreuses ont été disséminées dans l’organisme pour former des métastases (foie, poumon…).

Les traitements

L’ablation de la tumeur par coloscopie

Durant une coloscopie, il est possible que certains polypes soient prélevés puis analysés. S’ils sont superficiels et seulement localisés sur la muqueuse, ils ne nécessiteront pas de nouvelle intervention. Le simple fait de les enlever est, à lui seul, curatif. Mais, s’il existe des cellules cancéreuses autour des tissus prélevés ou un envahissement en profondeur de la paroi, il faudra une intervention chirurgicale complémentaire.

La chirurgie

Elle peut être proposée à tous les stades de la maladie et consiste à enlever la partie du côlon touchée par les cellules cancéreuses ainsi que la zone proche. Mais, dans tous les cas, les ganglions lymphatiques qui drainent la région anatomique doivent également être retirés car ils peuvent contenir quelques cellules cancéreuses ayant déjà réussi à se disséminer. En cas de découverte de métastases du foie ou du poumon au cours de la chirurgie, une chimiothérapie peut être prescrite en complément de la chirurgie.

La chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à injecter au patient un produit destiné à détruire le plus spécifiquement possible les cellules cancéreuses. Elle peut être prescrite à tous les stades de la maladie et est recommandée après la chirurgie dans le but de réduire le risque de récidive. Pour les cancers colorectaux métastasés, la chimiothérapie est systématiquement prescrite.

Les thérapies ciblées

Plusieurs molécules de thérapies ciblées sont aujourd’hui disponibles. Les plus anciennes et les plus utilisées sont celles que l’on appelle des anticorps monoclonaux, c’est-à-dire des médicaments qui, à l’image des anticorps produits par l’organisme pour tuer virus ou bactéries, sont fabriqués pour s’attaquer à la tumeur. On citera le bévacizumab, le cetuximab, le panitumumab, ou plus récemment, l’aflibercept et le régorafénib.

La radiothérapie

La radiothérapie est utilisée pour les cancers du rectum. Elle permet de réduire le volume de la tumeur avant son ablation chirurgicale et contribue à diminuer le risque de récidive locale. Ce traitement consiste à délivrer des doses de rayons dont l’énergie est capable de tuer les cellules cancéreuses.

Mars bleu et le dépistage

Organisé par le Ministère de la Santé, l’Institut national du Cancer et l’Assurance Maladie, Mars Bleu est un rendez-vous annuel qui a lieu pendant tout le mois de mars.

Cette opération a pour but de sensibiliser au dépistage du cancer colorectal qui consiste en un test immunologique et permet d’établir un diagnostic précoce. Une prise en charge rapide améliore, alors, les chances de guérison.

En 2022, la sensibilisation au dépistage du cancer est particulièrement importante afin d’éviter les retards de diagnostic car, selon la Ligue contre le Cancer, en 2020, près de 93 000 diagnostics n’ont pas pu être établis du fait de la pandémie de la COVID-19.

Comment se faire dépister ?

Pas besoin de passer par une consultation chez le médecin. Les personnes éligibles ayant reçu l’invitation au dépistage doivent se rendre sur le site internet https://monkit.depistage-colorectal.fr avec le numéro figurant sur le courrier d’invitation. Un questionnaire détermine si le test est approprié en fonction de l’histoire personnelle et familiale de la personne. Si c’est le cas, le test lui sera envoyé.

La consultation du résultat du test se fera en ligne, via un autre site internet : www.resultat-depistage.fr.

Quelles actions vont être menées ?

De nombreuses actions virtuelles (COVID-19 oblige) vont avoir lieu à l’occasion de l’édition 2022 du Mars Bleu.

La Ligue contre le Cancer organise une exposition virtuelle autour du côlon. Pour cela, elle met en place une plateforme accessible depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette, qui propose une approche visuelle de l’intérieur de cet organe et donne des explications quant à l’importance du dépistage précoce pour combattre la maladie. Pour en savoir plus, suivre le lien vers le site de la Ligue contre le cancer : https://colontour.preventioncancers.fr/build-desktop/desktop.html

Plus de 60 Comités départementaux de la Ligue et 90 villes seront mobilisées pour le « Côlon Tour » en présentiel. Les participants pourront voyager à l’intérieur d’un côlon gonflable géant et comprendre comment évoluent les différentes lésions. Au travers de ce cheminement et des informations pédagogiques délivrées, les visiteurs comprendront l’intérêt du dépistage du cancer colorectal et de la coloscopie.

Sur les réseaux sociaux, la campagne #ParlonsFesses et #BougezVosFesses, permet de libérer la parole autour du cancer colorectal et encourage chaque personne de 50 à 74 ans à se faire dépister rapidement.

L’avis d’Avenir SANTÉ MUTUELLE

Vous avez plus de 50 ans, vous êtes en bonne santé et votre principale préoccupation est votre bien-être et celui de vos proches. Alors, pourquoi ne pas aller au bout de votre conception de la vie et vous prémunir de l’évolution de cette maladie. Pour cela, le dépistage de toute forme de maladie, à des intervalles réguliers, est votre garantie d’un avenir serein, pour vous, mais aussi pour votre famille et vos proches. Alors, si vous ne l’avez pas encore fait ces deux dernières années, profitez d’un mois de mars tout bleu pour un dépistage gratuit du cancer du côlon et ainsi voir l’avenir d’une vie tout en rose…

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