Psoriasis, une prise en charge inégale

Médecine et santé - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 28/06/2022

En octobre 2021, l’Association France Psoriasis a communiqué les résultats d’une enquête qui confirme que l’accès aux soins des patients atteints de psoriasis n’est pas toujours de même niveau selon la région où ils habitent en France. L’Île-de-France, les régions Sud-Ouest et Nord-Est figurent parmi les zones les moins bien desservies. Hors période de crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19 et aux périodes de confinements, ce sont 55 % de personnes souffrant de maladie psoriasique qui ont déjà rencontré au moins une difficulté dans leur prise en charge.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE tente de mieux vous faire connaître cette maladie qui touche environ 2,3 millions de personnes en France.

Le psoriasis

Une maladie de peau, mais pas seulement

C’est une maladie inflammatoire de la peau qui se traduit par des plaques rouges présentant un léger relief, bien délimitées et recouvertes de squames blanches. Le psoriasis, s’il n’est pas contagieux est très handicapant dans la vie de tous les jours.

Cette maladie peut survenir à tout âge, plus particulièrement de 12 à 15 ans et aux environs de la cinquantaine.

Dans environ 30 % des cas, le psoriasis n’atteint pas seulement la peau, il évolue en rhumatisme psoriasique en touchant aussi les articulations des bras ou des jambes, des doigts ou de la colonne vertébrale.

Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il n’existe pas de traitement permettant de le guérir définitivement. Toutefois, des traitements existent qui permettent d’améliorer la qualité de vie du patient en améliorant l’aspect de sa peau et en réduisant les symptômes.

 

Sous plusieurs formes

Il existe de nombreuses formes de psoriasis qui peuvent apparaître de manière différente d’un patient à l’autre, voire s’exprimer différemment chez une même personne tout au long de sa vie. La forme la plus fréquente, dans 80 % des cas, est le psoriasis en plaques.

Vient ensuite le psoriasis en goutte qui représente 10 % des cas, et qui apparaît de façon soudaine, généralement chez les enfants à la suite d’une angine. Elle se présente, principalement sur le tronc, sous la forme d’une multitude de petites plaques de quelques millimètres de diamètre.

En cas d’apparition de minuscules pustules sur des plaques rouges, on parle de psoriasis pustuleux, celles-ci ne sont pas microbiennes mais uniquement liées à l’intensité de l’inflammation.

En cas de fièvre et de frissons, avec des pustules disséminées sur l’intégralité de la surface de la peau, il s’agit alors d’une forme généralisée de psoriasis très rare, grave et qui doit être traitée rapidement. On parle alors de psoriasis érythrodermique.

Le diagnostic

Le médecin prendra d’abord connaissance de la localisation et de l’étendue des lésions. En cas de doute, il pourra demander à réaliser une biopsie de la peau afin de confirmer le diagnostic par une analyse au microscope qui permettra d’identifier de manière certaine 3 signes caractéristiques du psoriasis : l’épaississement de la couche superficielle de la peau, l’augmentation du nombre de vaisseaux sanguins sous l’épiderme et de globules blancs logés anormalement dans l’épiderme.

Vu que le psoriasis n’a aucun effet sur la composition du sang, on ne pratique ni test sanguin propre à cette maladie, ni test génétique.

Le degré de gravité est ensuite évalué par le praticien qui tiendra compte de la surface de peau atteinte, du degré de rougeur, de l’épaississement de la peau et de la desquamation. Par une formule mathématique, on obtient alors un chiffre compris entre 0 et 72. Plus ce chiffre est élevé, plus le psoriasis est sévère.

Les causes

Pour qu’un psoriasis se développe, il faut une certaine prédisposition et être sous l’influence de certains facteurs favorisants. Certaines cellules immunitaires présentes au niveau de la peau, sont activées chez les patients atteints de psoriasis et jouent un rôle primordial, à la fois dans la prolifération des cellules superficielles de l’épiderme et aussi dans le déclenchement et le maintien des phénomènes inflammatoires, c’est pourquoi le psoriasis est considéré comme une maladie auto-immune. Mais le psoriasis est aussi une maladie à composante héréditaire, bien que la transmission de génération en génération ne soit pas systématique.

D’autre part, le fait de se gratter, les traumatismes cutanés, certaines infections ORL, le stress, la prise de certains médicaments, le surpoids, l’excès d’alcool ou de tabac et le changement de saisons peuvent être des facteurs déclenchant ou aggravant les poussées de psoriasis.

Le vrai du faux sur le psoriasis

Beaucoup le pensent, mais le psoriasis n’est pas une maladie contagieuse. Il ne peut se transmettre ni par le toucher, ni par les vêtements, ni par quelconque contact physique. Ce n’est pas non plus une maladie psychologique, mais une maladie épigénique, impliquant plusieurs gênes et des facteurs environnementaux. Le stress peut éventuellement favoriser le psoriasis, mais à lui seul, il ne peut justifier l’apparition des plaques.

Il est possible, très rarement, que le rhumatisme psoriasique précède l’apparition du psoriasis cutané. Le diagnostic est alors beaucoup plus difficile à établir.

On ne guérit pas du psoriasis, mais, grâce à la recherche, son impact peut désormais être diminué voir disparaître. Il est en effet possible d’atténuer ou de supprimer les démangeaisons et la desquamation.

On a constaté que, dans 40 % des cas, un ou plusieurs membres de la famille sont atteints par la maladie. Si l’un des deux parents est atteint, le risque pour l’enfant d’en souffrir varie de 5 à 10 %. Le psoriasis peut donc être héréditaire.

La prise en charge du psoriasis doit être globale et pas seulement limitée à la peau, car les études actuelles semblent démontrer que, dans sa forme étendue, il est associé à des facteurs de risque cardio-vasculaires, tels que l’obésité, les dyslipidémies, le diabète…

Et enfin, non, le sport n’est pas contre-indiqué en cas de psoriasis, au contraire, il permet de se sentir mieux dans son corps. Il est possible de pratiquer n’importe quel sport. Attention toutefois à ceux qui sollicitent les zones de frottement (cheval, vélo, …) pour lesquels une protection supplémentaire sera nécessaire.

Le traitement

Le traitement du psoriasis est symptomatique et doit être poursuivi sur une longue durée. Généralement, il sera réalisé localement, par application de pommades, crèmes ou lotions à base de dermocorticoïdes ou d’analogues de la vitamine D3 notamment. Mais il dépend du type de psoriasis, de sa localisation, de son étendue, de l’existence ou non d’un rhumatisme psoriasique associé, du retentissement de la maladie sur la vie quotidienne tant personnelle que professionnelle, du retentissement psychologique, de l’âge et de l’état de santé général du patient.

Des traitements complémentaires et naturels

L’hypnose est une thérapie parfois utilisée pour activer les pouvoirs d’auto-guérison du cerveau à l’aide de suggestions réalisées durant cet état modifié de conscience pour soulager et mieux vivre les contraintes liées au psoriasis.

Dans tous les cas, l’hydratation est un soin essentiel pour les peaux sensibles ou sèches. C’est le premier soin à appliquer quotidiennement lorsque l’on a un psoriasis pour retrouver une peau souple et pour la protéger des agressions extérieures !

Certains traitements locaux sont utilisés dans les formes localisées, et en association avec d’autres traitements dans les formes étendues. Ils sont représentés par les dermocorticoïdes et les analogues de la vitamine D3.

La photothérapie est utilisée lorsque l’étendue du psoriasis dépasse les 30 % de la surface corporelle. Une forme plus locale peut être réalisée pour des affections qui se limitent aux mains et/ou aux pieds.

Des traitements systémiques à base de rétinoïdes, de méthotrexane ou de ciclosporine sont réservés à des formes sévères de psoriasis, caractérisées soit par la surface cutanée atteinte soit par le retentissement sur la vie quotidienne.

La cure thermale permet de retrouver un répit momentané et des clefs pour mieux gérer son psoriasis et/ou son rhumatisme dans la vie de tous les jours. C’est aussi un moyen de ne plus se sentir seul à affronter la maladie. D’un centre à l’autre, les propriétés des eaux varient. Chacun d’entre nous réagit différemment et les bénéfices ne sont pas toujours les mêmes d’un patient à l’autre. Certaines eaux sont riches en sélénium, d’autres en arsenic, bicarbonate de soude et sodium ou souffre. Chaque patient qui le souhaite peut en bénéficier, il suffit d’en parler avec son médecin.

L’alimentation et les médecines douces

De nombreuses études scientifiques ont démontré qu’un régime alimentaire équilibré et faible en matières grasses peut améliorer la santé et prévenir de nombreuses maladies graves. Certains médecins affirment qu’une perte de poids peut atténuer le psoriasis chez leurs patients, tandis qu’une prise de poids déclenche des poussées.

Faire appel à des méthodes thérapeutiques douces et naturelles peut également apporter un confort de vie supplémentaire. La relaxation thérapeutique et la méditation de pleine conscience permettent un relâchement du corps, du mental et des émotions. Si on sait que le stress n’est pas une des causes du psoriasis, on sait qu’il est un perturbateur de l’équilibre physiologique et psychologique. C’est pour cette raison qu’il entretient avec la maladie un lien étroit. La sophrologie est une méthode efficace, en complément des traitements médicaux indispensables, tout comme le yoga qui peut soulager, et apporter une plus grande harmonie, et plus de sérénité.

Une prise en charge inégale

Une enquête nationale

En octobre 2021, l’Association France Psoriasis a réalisé une enquête sur l’accès aux soins et l’impact du COVID-19 pour les personnes souffrant de maladies psoriasiques.

Elle a ainsi permis de démontrer l’importance des disparités d’accès aux soins selon les 5 grandes régions géographiques métropolitaines françaises (Etude réalisée auprès de 1 368 patients atteints de psoriasis et de rhumatisme psoriasique).

Pour la majorité des patients, le diagnostic a été fait 2 ans après l’apparition des premiers symptômes, alors que pour 30 % il a été fait après 3 ans entre les premiers signes de la maladie et le diagnostic du médecin.

Dans la région Sud-Ouest, les patients sont les plus nombreux (40 %) à connaître un diagnostic après plus de 3 ans, alors que dans la région Nord-Ouest, le diagnostic se fait en moins d’un an pour 38 % des patients, dont 41 % par des dermatologues et pour 25 % par des médecins généralistes.

 

L’impact de la COVID-19

D’autre part, plus de 15 % des malades affirment ne plus être suivis du tout par un médecin, ce résultat atteint même 18 % dans la région Sud-Est.

Le sondage montre également à quel point la COVID-19 a eu un impact sur une majorité des patients : ils sont 52 % à avoir ressenti un impact important de la crise sanitaire sur leur maladie. Une région est particulièrement touchée, la région Nord-Est avec 56 % de ressenti négatif de la pandémie sur leur état, alors qu’en Ile-de-France, c’est le moral qui a été le plus impacté avec 67 %. Ce résultat atteint plus de 60 % dans toutes les régions, sauf la région Sud-Ouest qui ne dépasse pas les 55 %. Les 5 régions affichent, en revanche, le même résultat quant au fait que le traitement et la prise en charge de la maladie ont été impactés pour plus de 30 % des répondants. Tous ces résultats amènent l’association à demander, en guise de conclusion, « un recentrage si la situation pandémique ne s’aggrave pas et ce, en réintroduisant le présentiel pour répondre à une forte aspiration à la rencontre et à l’échange. ».

Conclusion

Cette étude a donc mis en évidence les disparités d’accès aux soins selon les régions. Elles commencent dès l’étape du diagnostic, en passant par la disponibilité et la diversité des parcours de soins possibles. 25 % des patients passent par leur médecin généraliste plutôt que par un dermatologue, en particulier pour la Région Nord-Est, ce qui a tendance à entraîner une moindre satisfaction de la part des patients. En outre, au-delà de ces disparités existantes, la crise sanitaire de la COVID-19 a infligé des contraintes supplémentaires et donc des impacts considérables sur la maladie psoriasique des patients, que ce soit directement sur la maladie, le traitement, la prise en charge, mais également sur le moral.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE apporte tout son soutien aux malades et met tout en œuvre pour faciliter la prise en charge des soins nécessaires au bien-être de ses adhérents, où qu’ils se trouvent sur le territoire français…

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