Savoir déchiffrer les étiquettes alimentaires

Hygiène et prévention - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 04/05/2021

Lorsqu’on n’est pas un spécialiste de l’alimentation ou de la nutrition, comprendre l’étiquetage d’un produit alimentaire peut parfois s’avérer difficile. Pourtant, si on veut connaitre ce qui se trouve dans notre assiette, mieux vaut savoir déchiffrer ce qui est indiqué sur l’emballage ou sur le produit.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous en dit plus sur ce qu’il est obligatoire de trouver sur les étiquettes de vos produits alimentaires et leur signification.

Les grands groupes de l’industrie agro-alimentaire sont passés maîtres dans l’art de présenter un produit sous son meilleur aspect, en prenant parfois quelques libertés dans la manière de formuler les indications obligatoires que le consommateur est en droit de connaître.

Au-delà des sirènes du marketing qui magnifient un produit, l’étiquetage apporte des informations importantes sur la qualité et la composition de nos produits alimentaires.

Une étude parue dans Agricultural Economics rapporte que les personnes s’intéressant aux étiquettes nutritionnelles seraient plus minces (jusqu’à 4kg en moyenne pour les femmes) par rapport aux autres.

Ce qu’impose la loi

La liste des ingrédients qui composent un produit est obligatoire. Cependant, ce n’est pas la seule indication qui doit apparaître sur l’étiquetage. D’autres éléments, parfois méconnus, peuvent donner des informations importantes sur la qualité, la quantité ou la provenance du produit.

  • La dénomination de vente, qui détermine le produit (par exemple pâte à tartiner au chocolat).
  • La liste des ingrédients, dont les additifs et les arômes. Les ingrédients pouvant causer des allergies ou des intolérances doivent être mis en avant dans la liste (par une impression qui les différencie du reste de la liste : en gras, italique ou surligné). Si l’industriel ne peut certifier l’absence totale d’allergènes, une mention devra être ajoutée à l’étiquette, comme « Traces éventuelles de … ».
  • La quantité de certains ingrédients doit obligatoirement être mentionnée, comme pour les produits affichés dans la dénomination de vente ou mis en avant sur l’étiquette.
  • Le poids du produit.
  • La date limite de consommation ou la date de durabilité minimale.
  • Le titre alcoométrique volumique acquis est nécessaire pour les boissons comprenant plus de 1,2% d’alcool en volume.
  • L’identification de l’opérateur sous le nom duquel l’aliment est commercialisé. Il doit être installé dans l’Union Européenne. Dans le cas où le conditionnement du produit est effectué par un prestataire, les coordonnées du centre d’emballage devront alors apparaître sur l’étiquetage, précédées de « EMB » (ex. : EMB A07555).
  • Le numéro du lot de fabrication, indiqué sous une forme libre (ex. : lot 0607), afin de pouvoir tracer le produit.
  • Le mode d’emploi, si celui-ci est essentiel, par exemple si les conditions de conservation de la denrée sont particulières.
  • La déclaration nutritionnelle, élément obligatoire depuis le 13 décembre 2016.
  • L’origine du produit alimentaire doit être mentionnée dans certains cas. En ce qui concerne la viande par exemple, présenter l’origine est obligatoire pour celles préemballées des espèces porcine, ovine, caprine et pour la volaille. Ce sont les lieux d’élevage et d’abattage qui doivent être mentionnés sur l’étiquette de la denrée. L’opérateur peut, s’il le souhaite, communiquer le lieu de naissance de l’animal. Dans le cas de la viande bovine, préemballée ou pas, les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage doivent être mentionnés. L’indication de l’origine de la viande signifie que les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage sont localisés dans le même pays. De plus, la France a rendu obligatoire, à titre expérimental, l’obligation d’afficher l’origine du lait et des viandes dans les produits transformés. Plus précisément, la mention de l’origine de la viande est demandée lorsque la part de viande est égale ou supérieure à 8% du poids de la denrée. La mention de l’origine du lait est nécessaire lorsque la part de lait est égale ou supérieure à 50% de la denrée. Pour terminer, l’indication de l’origine est demandée lorsque son absence pourrait tromper le consommateur.
  • L’origine de l’ingrédient primaire, obligatoire depuis le 01er avril 2020. Un ingrédient primaire est un ingrédient entrant pour 50% ou plus dans la constitution d’une denrée alimentaire ou le(s) ingrédient(s) qui sont généralement associés à la dénomination de cette denrée par le consommateur. Si l’origine d’une denrée alimentaire est mentionnée sur une étiquette et que l’origine de son ingrédient primaire n’est pas la même, alors l’origine de l’ingrédient primaire doit obligatoirement être affichée sur l’étiquette. Par exemple, l’étiquette d’un paquet de gâteau, indiquant l’origine française de celui-ci, devra comporter l’origine de la farine utilisée, si celle-ci n’est pas produite en France.

La liste des ingrédients

Pour savoir ce que vous mettez dans votre assiette la première chose à observer est la liste des ingrédients. Toujours affichée sur les étiquettes de nos denrées alimentaires (sauf pour l’eau, le vinaigre, le lait, la farine, le sucre, les œufs, les fruits et légumes frais), elle peut nous apporter un grand nombre de renseignements. Tout d’abord, les ingrédients sont présentés par ordre décroissant d’importance (de poids). Plus précisément, cela signifie que le premier ingrédient mentionné dans la liste est le plus abondant dans le produit. Par exemple, si le sucre est mentionné avant le chocolat dans une liste, cela nous indique qu’il y a plus de sucre que de chocolat dans l’aliment. Cette liste permet, bien entendu, de voir la composition du produit. Ainsi, en l’observant, on peut remarquer des détails auxquels on ne s’attendait pas. Par exemple, des yaourts ont pu être épaissis avec de la gélatine (de porc, volaille, poisson ou bovin…).

Il peut être intéressant de noter, si c’est indiqué, la nature et la qualité des ingrédients. Si l’huile est préparée à partir d’olives ou de colza, si la viande est 100% pur muscle et non pas une préparation bouchère.

Enfin, dernière petite astuce pour bien comprendre la liste des ingrédients : plus une liste est longue, plus l’aliment a été transformé. Dans ce cas, l’aliment final contient souvent beaucoup d’additifs chimiques et autres produits industriels.

Focus sur les additifs

Dans cette liste d’ingrédients, on trouve parfois des produits à la dénomination incompréhensible. Parmi eux, les différents additifs qui peuvent composer un produit. Ils sont ajoutés à l’aliment pour lui permettre de se conserver plus longtemps ou pour améliorer sa texture ou son goût. Ils sont présentés sous le nom de leur catégorie et suivis de leur symbole européen ou de leur nom spécifique. Pour vous retrouver parmi cette longue liste, vous pouvez retenir que les colorants correspondent à la série E100, les conservateurs à la série E200, les antioxygènes (qui préservent le goût et l’aspect) à la série E300, les émulsifiants, stabilisants, épaississants, gélifiants (qui agissent sur la texture), acidifiants, correcteurs d’acidité, antiagglomérants, exhausteurs de goût, amidons modifiés ou divers autres produits aux séries E400 à E1505.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les additifs ne sont pas tous nocifs ou artificiels. Cependant, certains sont chimiques et dangereux pour la santé, voire dans certains cas cancérigènes.

Le tableau nutritionnel

Autre élément essentiel d’une étiquette alimentaire : l’étiquetage nutritionnel. Ce tableau contient les renseignements sur les nutriments et le contenu énergétique d’un produit alimentaire. Certaines informations sont obligatoires : la valeur énergétique (exprimée en kilocalories ou en kilojoules), les quantités de graisses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel (sodium). Ces informations sont données pour 100g (ou 100 mg) de produit, dans certains cas elles sont aussi données par portions. Enfin, des informations complémentaires peuvent être fournies, de manière volontaire et non-obligatoire, comme la teneur en vitamines et minéraux ou certaines indications comme « riches en fibres » ou « source de vitamine C ».

Les dates indiquées sur les étiquettes alimentaires

Deux dates peuvent être indiquées sur une étiquette alimentaire. Il est primordial de ne pas les confondre. Pour les denrées périssables, la date sera signalée par la mention : « A consommer jusqu’au… », cela signifie que consommer l’aliment en dépassant cette date peut entraîner des risques sanitaires. Il convient de respecter cette date surtout pour la consommation de viande et de poissons qui sont davantage à risques que les produits laitiers. La seconde date est signalée par la mention : « à consommer de préférence avant le… », c’est la date jusqu’à laquelle le produit va garder l’ensemble de ses qualités nutritionnelles et gustatives, son aspect et sa texture. Une fois cette date passée, il sera possible de le consommer, sans risques pour la santé, mais il aura perdu de son intérêt nutritionnel ou sensoriel.

Les mentions non-obligatoires

Certaines indications présentes sur les étiquettes alimentaires ne sont pas obligatoires, mais présentent un intérêt pour le consommateur. C’est le cas des labels. Ils sont nombreux et souvent assez méconnus. Qu’est-ce qui différencie un produit lambda d’un produit certifié label rouge par exemple ?

Le nutri-score

Parfois présent sur l’emballage d’une denrée alimentaire, le nutri-score est un logo à 5 couleurs qui permet d’informer plus simplement les consommateurs de la qualité nutritionnelle d’un produit. Les aliments les plus bénéfiques aux consommateurs, d’un point de vue nutritionnel, sont représentés par un A et sont de couleur vert foncé. Tandis que, ceux les moins avantageux, sur le plan nutritionnel, sont classés E et sont de couleur rouge. La lettre qui aura été attribuée au produit apparaît de manière plus visible sur le visuel.

Le score d’un produit est calculé en fonction de sa teneur, pour 100 grammes de produit, en nutriments et aliments à privilégier dans l’alimentation comme les fibres et les protéines et de sa teneur en nutriments à éviter comme le sel et les acides gras saturés.

Cependant, cette méthode de calcul peut être modifiée pour certains aliments bien précis comme les matières grasses ajoutées (beurre et huile), les boissons ou bien les fromages.

Le label AB

Le label AB, pour Agriculture Biologique, est l’un des plus répandu en France. Il répond au cahier des charges de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et aux législations européennes. Si l’aliment que vous achetez est certifié par ce label, cela signifie concrètement qu’au moins 95% des ingrédients sont d’origine bio, qu’ils ne contiennent aucune trace de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais…), ni d’OGM (Organisme Génétiquement Modifié). Cependant, un seuil de tolérance de 0,9% est accepté pour les OGM. De plus, le bien-être animal, la préservation des ressources naturelles et le respect de la biodiversité sont des éléments pris en compte lors de la remise du label.

Le label rouge

Autre label bien connu des Français : le label rouge. Ce label national certifie la qualité supérieure d’un produit par comparaison aux autres produits similaires commercialisés. Contrairement à l’AOC ou à l’AOP, il ne prend pas en considération l’origine géographique du produit. Ce label est apposé sur plus de 500 denrées consommées couramment qui sont fréquemment contrôlées par un organisme indépendant et certifié par l’Institut national de l’origine et de la qualité. Il donne des garanties sur la traçabilité de l’aliment et sur ses conditions de production. De plus, ses caractéristiques sensorielles doivent être supérieures à celles d’autres produits équivalents, ce qui est vérifié lors de tests comparatifs.

AOC et AOP

L’appellation d’origine contrôlée (AOC) est réservée au vin (depuis 2012) et certifie que le produit a été réalisé en suivant un savoir-faire reconnu, dans une zone géographique donnée, ce qui lui confère des caractéristiques particulières. Plus précisément, la production, la transformation et l’élaboration de la boisson doivent être réalisées dans une zone géographique déterminée. En recevant ce label, les produits issus du « terroir » français sont protégés de potentielles contrefaçons ou copies. L’appellation d’origine protégée (AOP) est assez similaire à l’AOC, mais elle a une dimension européenne. Comme l’AOC, elle certifie la qualité d’un produit issu d’un terroir. Par exemple, le camembert de Normandie, la châtaigne de l’Ardèche ou encore l’olive de Nîmes possèdent le label AOP.

Le label « viandes et œufs de France »

Présent depuis 2014 dans les rayons de nos supermarchés, le label « Viandes et Œufs de France » a été lancé par des professionnels de la filière viande. Ce label garantit que la viande marquée du logo hexagonal provient d’animaux nés, élevés, abattus, découpés et transformés en France. Cela permet donc de tracer parfaitement l’origine du produit et certifie un mode de production qui prend en compte le bien-être animal, l’environnement et le respect de normes sanitaires strictes.

Autres mentions sur une étiquette alimentaire

Il est courant de retrouver sur une étiquette alimentaire des mentions mettant en avant la faible teneur en sucres d’un produit. Mais, que signifient-elles réellement ?

Les produits « light » ou « allégés »

Un produit « light » ou « allégé » peut contenir moins de graisses ou moins de sucres. Pour obtenir cette mention, le produit doit contenir, au minimum, entre 25% et 30% de teneur en sucre ou en graisse en moins qu’un produit similaire dans sa version non allégée.

Les produits « sans sucres ajoutés »

Aucun ajout de sucre (saccharose, fructose, glucose, miel, sirop de glucose…) n’a été apporté au produit. Cependant, cela n’empêche pas la présence de sucre si le produit est naturellement sucré.

« à faible teneur en sucre »

Cela signifie que le produit ne contient pas plus de 5 g de sucre pour 100 g ou 2,5 g pour 100 ml.

Les produits « sans sucres »

Le produit ne concentre pas plus de 0.5 g de sucre pour 100 g ou 100 ml.

« Source de »

Le produit doit comprendre au moins 15% de l’élément indiqué (vitamines, minéraux, fibres).

 « Riche en »

Le produit doit contenir au moins 30% de l’élément indiqué (vitamines, minéraux, fibres)

Attention, même si les produits que vous consommez contiennent ces mentions, cela ne signifie pas systématiquement que le contenu calorique baisse. Certaines pâtisseries peuvent rester aussi caloriques en version moins sucrée car elles sont plus riches en graisses.

 

Le conseil d’AVENIR SANTÉ MUTUELLE

Le prix a longtemps été le critère de choix principal du consommateur. Mais depuis quelques années, il est plus exigeant sur la qualité des produits qu’il consomme. S’il est encore difficile de s’y retrouver dans la multitude d’informations que le marketing commercial des marques nous propose, avec des emballages toujours plus « accrocheurs », il est désormais possible, en prenant le temps, de déchiffrer l’étiquetage d’un produit pour en connaître les caractéristiques précises. Certains éditeurs d’applications sur smartphone l’ont d’ailleurs bien compris et proposent des outils qui vous permettent, en quelques secondes, de juger de la qualité nutritionnelle d’un produit alimentaire. AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous conseille donc de consacrer un peu de temps à ces étiquettes pour vous assurer de la qualité des produits que vous allez consommer et notamment des produits transformés. Rappelez-vous que plus la liste des ingrédients est longue et plus le produit contient d’additifs, et que rien ne vaut un bon plat préparé à partir de produits frais directement achetés chez le producteur, sur un marché local par exemple, ou chez un artisan (boucher, poissonnier, crémier…) qui n’aura de cesse de vous proposer les meilleurs produits qu’il aura lui-même sélectionnés pour vous.

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