Soins en danger : la France face au défi des déserts médicaux

Infos pratiques - ASM_OYC - 14/05/2025

En France, de plus en plus de territoires peinent à garantir un accès rapide et équitable aux soins. Ces zones en tension, que l’on appelle communément déserts médicaux, se caractérisent par une pénurie de professionnels de santé, généralistes comme spécialistes. Ce déséquilibre croissant entre les régions soulève de vraies questions : comment assurer une égalité de traitement entre les citoyens, quel que soit leur lieu de vie ? Et quelles solutions durables peuvent être mises en œuvre pour inverser la tendance ?

Qu’est-ce qu’un dÉsert mÉdical ?

Un désert médical se caractérise par :

  • Une faible densité de médecins généralistes et spécialistes.
  • Des délais d’attente excessifs pour obtenir un rendez-vous.
  • Des déplacements longs pour accéder aux soins.

En France, ces zones sont souvent situées en milieu rural, mais certaines banlieues défavorisées et territoires ultra-marins sont également concernés.

Selon les données du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM), les régions les plus touchées sont :

    • Les Hauts-de-France
    • La Bourgogne-Franche-Comté
    • Le Centre-Val de Loire
    • La Normandie
    • L’Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Mayotte)

Certaines zones rurales comme la Creuse, la Lozère ou les Ardennes sont particulièrement affectées.

Les causes

Cette situation résulte de multiples facteurs dont :

Une répartition inégale des médecins

  • Concentration urbaine : 57% des médecins exercent dans les grandes villes. (cf INSEE)
  • Départs à la retraite non compensés par de nouvelles installations.

Les difficultés d’installation

  • Conditions de travail plus difficiles en zone rurale (isolement, charge administrative).
  • Manque d’attractivité pour les jeunes médecins.

Les politiques de régulation

  • Le numerus clausus (limite du nombre d’étudiants en médecine) a aggravé la pénurie pendant des années.
  • La réforme des études médicales (suppression du numerus clausus en 2020) pourrait améliorer la situation, mais les effets se feront sentir à long terme.

Les consÉquences

Les conséquences pèsent sur les populations touchées par :

  • Des délais d’attente prolongés
    • Jusqu’à 3 mois pour un rendez-vous chez un spécialiste dans certaines zones.
    • Recours plus fréquent aux urgences pour des soins non urgents.
  • Des inégalités sociales et territoriales
    • Les populations âgées, précaires ou sans moyen de transport sont les plus touchées.
    • Délaissement des zones rurales, accélérant leur déclin démographique.
  • Un impact sur la santé publique
    • Retards de diagnostics (cancers, maladies chroniques).
    • Aggravation des pathologies faute de suivi médical.

Les solutions

Les mesures mises en place pour pallier à ces difficultés sont diverses, on peut retenir :

  • Les mesures gouvernementales
    • Incitations financières :
      • Prime à l’installation, jusqu’à 50 000 € (cf. AMELI).
      • Exonérations fiscales pour les médecins s’installant en zone sous-dotée.
    • Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) : regroupement de médecins, infirmiers et pharmaciens pour mutualiser les moyens.
  • Le développement de la télémédecine
    • Plateformes comme Qare ou Doctolib facilitant l’accès aux spécialistes.
    • Consultations à distance pour pallier l’éloignement géographique : AVENIR SANTÉ MUTUELLE propose le service Pack ANGEL, inclus dans tous les contrats santé, avec un numéro de téléphone dédié aux adhérents : 01 49 65 25 41, sans limitation du nombre de consultations dans l’année et sans reste à charge !
  • La formation et l’attractivité des territoires
    • Augmentation du nombre d’étudiants en médecine (suppression du numerus clausus depuis 2020).
    • Contrats d’engagement pour les jeunes médecins (obligation d’exercer en zone sous-dotée pendant quelques années). Les députés ont adopté, mercredi 2 avril, un article de loi visant à réguler l’installation des médecins. Un vote qui a affolé la nouvelle génération de praticiens peu encline à s’installer à la campagne.
  • Mieux utiliser toutes les compétences du système de santé
    • Mieux mobiliser les autres professionnels de santé : par exemple, les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent suivre des patients atteints de maladies chroniques, adapter certains traitements ou encore prescrire des examens, en lien avec le médecin référent.
    • Les pharmaciens sont désormais autorisés à prescrire et administrer certains vaccins, renouveler des traitements ou orienter vers une consultation médicale si nécessaire.

Les assistants médicaux, qui secondent les médecins sur les tâches administratives et les examens simples, permettent de dégager du temps médical pour les consultations.

CONCLUSION

Bien entendu, les déserts médicaux ne sont pas une fatalité. Si le diagnostic est désormais largement partagé, les réponses se précisent et s’expérimentent partout en France. En mobilisant toutes les forces du système de santé, en valorisant les initiatives locales et en repensant l’organisation des soins autour du patient, il est possible de réduire les inégalités territoriales. La solution ne viendra pas d’un acteur unique, mais bien d’une intelligence collective, mêlant institutions, professionnels, collectivités et citoyens. Derrière chaque action – qu’il s’agisse de l’installation d’une maison de santé, du recours à la télémédecine ou du soutien à un jeune médecin – se dessine une réponse concrète. Et avec elle, l’espoir d’un accès aux soins plus juste, plus humain et plus proche de chacun.

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