Vaccinations : Obligatoires ? Recommandées ? Où en est-on ?

Hygiène et prévention - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 30/03/2021

Depuis le 1er janvier 2018, 8 vaccins qui étaient recommandés auparavant sont désormais obligatoires. A l’heure où la COVID-19 occupe l’essentiel des titres des médias, où en est-on des vaccinations obligatoires ou recommandées.

La COVID-19 ne serait-elle pas l’arbre qui cache la forêt ? A grands renforts de chiffres, de reportages, de témoignages d’experts ou d’interventions politiques, la France entière vit à l’ère de la COVID-19 et les interrogations sur la vaccination font les gorges chaudes des chroniqueurs et éditorialistes de tous horizons. Mais d’autres maladies aussi graves existent qui, pour certaines, si elles ont disparu grâce à une politique de vaccination massive et régulière, pourraient réapparaître si la vigilance vaccinale venait à retomber. AVENIR SANTÉ MUTUELLE fait le choix, dans cet article, de ne pas évoquer la COVID-19, mais de faire le point sur ces autres vaccinations obligatoires ou recommandées en France et dont la banalisation, si on n’y prend garde, pourrait un jour avoir des conséquences désastreuses pour l’état de santé de nos concitoyens.

En France, c’est le Ministère en charge de la santé (aujourd’hui le Ministère des Solidarités et de la Santé) qui fixe les conditions de vaccination et qui énonce les recommandations nécessaires. Le calendrier des vaccinations, applicable aux personnes résidant en France, en fonction de leur âge, est rendu public après avis de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Les recommandations vaccinales liées à des voyages et séjours à l’étranger ne sont pas incluses dans ce calendrier de vaccinations et font l’objet d’un avis spécifique du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), actualisé chaque année.

11 vaccins désormais obligatoires

Depuis le 1er janvier 2018, 11 vaccins sont désormais obligatoires. Ils doivent être administrés dans les 18 premiers mois de l’enfant et sont exigibles pour l’entrée dans une collectivité (ex : crèche, école, centre de loisirs…), pour tout enfant né à compter du 1er janvier 2018. Le calendrier des vaccinations doit ensuite être suivi et respecté.

La coqueluche

Une primovaccination à deux injections doit être pratiquée chez les nourrissons à 2 mois d’intervalle à l’âge de 2 et 4 mois, puis un rappel à 11 mois. Un rappel est ensuite recommandé à l’âge de 6 ans. Entre 11 et 13 ans, un rappel est pratiqué avec la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.

Il est ensuite recommandé, aux jeunes adultes de 25 ans qui n’auraient pas reçu de vaccin contre la coqueluche durant les 5 années précédentes, de pratiquer un rappel avec le vaccin DTCaPolio à l’occasion du rappel diphtérie, tétanos et poliomyélite.

Pour les personnes qui n’auraient pas eu ce rappel à l’âge de 25 ans, un rattrapage est possible jusqu’à 39 ans révolus. Un rappel de vaccin est recommandé ensuite tous les 10 ans.

Diphtérie, tétanos, poliomyélite

Comme la coqueluche, la primovaccination est obligatoire chez tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018. Le calendrier des vaccinations est identique à celui de la coqueluche jusqu’à l’âge de 25 ans.

Ensuite, un rappel est recommandé à 45 et 65 ans, puis avec un intervalle de 10 ans après 65 ans.

En cas de plaie, une dose de vaccin pourra être prescrite par le médecin en fonction du type de plaie et dans le respect du calendrier de vaccination.

Les infections invasives à Haemophilus Influenzae de type b

La primovaccination (deux injections à 2 et 4 mois) est obligatoire pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2018 suivie d’un rappel à l’âge de 11 mois. Elle est effectuée en combinaison avec les vaccins diphtérique, tétanique, poliomyélitique, coquelucheux acellulaire et hépatite B.

Un rattrapage vaccinal peut être effectué jusqu’à l’âge de 5 ans.

Hépatite B

La primovaccination (deux injections à 2 et 4 mois) est obligatoire pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2018 suivie d’un rappel à l’âge de 11 mois.

Un rattrapage vaccinal est recommandé chez les enfants et les adolescents jusqu’à 15 ans révolus. Tout enfant ou adolescent âgé de moins de 16 ans, non antérieurement vacciné, devrait se voir proposer la vaccination contre l’hépatite B à l’occasion d’une consultation médicale ou de prévention.

Des risques particuliers liés à la vaccination contre l’hépatite B existent pour des personnes dont les contre-indications sont très diverses.  Il est recommandé de consulter un médecin au préalable.

Les infections invasives à méningocoques (IIM) de sérogroupe C

La vaccination contre les IIM de sérogroupe C (une dose à 5 mois ainsi qu’une deuxième dose à 12 mois) est obligatoire chez tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018.

À partir de 12 mois et jusqu’à l’âge de 24 ans révolus, la vaccination est recommandée pour les nourrissons, enfants, adolescents et jeunes adultes n’ayant pas reçu de primovaccination antérieure.

Les infections à pneumocoque

La primovaccination contre le pneumocoque (deux injections à l’âge de 2 puis 4 mois suivies d’un rappel à 11 mois) est obligatoire chez tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018.

À partir de 2 ans, la vaccination est recommandée pour les sujets à risque. L’avis d’un médecin est nécessaire.

Rougeole, oreillons, rubéole

Cette vaccination est obligatoire chez tous les enfants nés à compter du 1er janvier 2018. Elle consiste en une injection à 12 mois suivie d’une deuxième injection entre 16 et 18 mois.

Les personnes qui ont développé l’une de ces trois maladies ne sont habituellement pas protégées contre les deux autres et administrer un vaccin vivant atténué à une personne déjà immunisée ne présente aucun inconvénient du fait de l’inactivation du virus vaccinal par les anticorps préexistants. La vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons est contre-indiquée pendant la grossesse. Il convient de conseiller aux femmes qui viennent d’être vaccinées et ayant l’intention de débuter une grossesse de différer leur projet d’un mois.

Cas particulier : la fièvre jaune

C’est un vaccin qui est obligatoire pour les personnes qui résident ou qui séjournent en Guyane.

Des cas particuliers sont à prendre en compte, notamment pour les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes ou qui allaitent, les donneurs de sang, les personnes immunodéprimées, les antécédents de dysfonctionnement du thymus et les patients drépanocytaires. Le conseil du médecin est, dans ces cas-là, vivement recommandé.

 

Les vaccins recommandés

La grippe saisonnière

Les recommandations concernant le vaccin contre la grippe peuvent être différentes en fonction de l’évolution des virus grippaux saisonniers. Elles peuvent faire l’objet de recommandations actualisées non incluses dans le calendrier des vaccinations. La vaccination s’effectue chaque année lors de la campagne de vaccination dont les dates sont fixées par le Ministère des Solidarités et de la Santé et qui peuvent varier selon les territoires. La saison de vaccination antigrippale doit être initiée précocement, idéalement en septembre, dès la mise à disposition des vaccins antigrippaux. Elle est recommandée chaque année pour les personnes âgées de 65 ans et plus.

Hépatite A

La vaccination contre l’hépatite A est recommandée pour :

  • Les jeunes accueillis dans les établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées ;
  • Les patients atteints de mucoviscidose et/ou de pathologie hépatobiliaire susceptible d’évoluer vers une hépatopathie chronique ;
  • Les enfants, à partir de l’âge d’un an, nés de familles dont l’un des membres au moins est originaire d’un pays à haut risque et qui sont susceptibles d’y séjourner ;
  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

La leptospirose

Certaines activités durables ou occasionnelles peuvent exposer les personnes susceptibles d’être en contact avec un environnement contaminé, comme la baignade, la plongée, la pêche en eau douce, le canoë-kayak, le rafting, le triathlon et plus généralement les sports de nature qui font intervenir des contacts fréquents avec un environnement humide.

Deux injections à 15 jours d’intervalle sont nécessaires, un rappel 4 à 6 mois plus tard puis tous les 2 ans, si l’exposition persiste.

Infections à papillomavirus humains (HPV)

La vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles et pour tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus.

Dans le cadre du rattrapage vaccinal, elle est recommandée pour les deux sexes entre 15 et 19 ans révolus. À partir de 30 ans et jusqu’à 65 ans, le test HPV remplace l’examen cytologique, en dépistage primaire du cancer du col utérin. Le rythme entre deux dépistages par test HPV est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.

Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), la vaccination est recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans.

La rage

La vaccination contre la rage est recommandée pour les personnes régulièrement exposées aux virus de la rage chez les chauves-souris en France métropolitaine, mais aussi pour les personnels des services vétérinaires, les équarrisseurs, les personnels des fourrières, naturalistes, taxidermistes, gardes-chasse, gardes forestiers, personnels des abattoirs…

Trois injections sont nécessaires aux jours 0, 7 et 21 ou 28. En cas d’exposition, l’évaluation de la nécessité du traitement et sa mise en œuvre ne sont assurées que dans les centres de vaccination antirabique et selon les recommandations de la HAS.

La tuberculose

La vaccination par le BCG est fortement recommandée pour les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose dans leur entourage ou dans leur environnement. Depuis la publication du décret de suspension de l’obligation de vaccination par le BCG des enfants et des adolescents et de la circulaire d’application N°DGS/Rl1/2007/318 du 14 août 2007, la vaccination par le BCG ne peut plus être exigée à l’entrée en collectivité.

Pour les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose (voir avis du médecin), la vaccination par le BCG est recommandée à partir de l’âge de 1 mois, idéalement au cours du 2ème mois. Toutefois pour les enfants originaires de Guyane, de Mayotte ou ayant un membre de l’entourage atteint d’une tuberculose récente (moins de 5 ans), la vaccination est recommandée avant la sortie de la maternité.

La typhoïde

La typhoïde est une infection digestive qui touche annuellement 11 à 20 millions d’individus et en tue 128 000 à 161 000 dans le monde.

Par décret n°2020-28 du 14 janvier 2020, La vaccination contre la fièvre typhoïde n’est plus obligatoire pour les personnes exerçant une activité professionnelle dans un laboratoire de biologie médicale depuis le 1er mars 2020.

Elle est conseillée, pour les voyageurs effectuant un séjour prolongé ou dans de mauvaises conditions, dans un pays où l’hygiène est précaire et où la maladie est présente.

La varicelle

La vaccination contre la varicelle est recommandée pour les adolescents âgés de 12 à 18 ans n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle, les femmes en âge de procréer, toute personne sans antécédent de varicelle, en contact étroit avec des personnes immunodéprimées (dont le système immunitaire est défaillant), les personnes en attente de greffe, dans les 6 mois précédant une greffe d’organe solide, sans antécédent de varicelle.

La vaccination contre la varicelle est contre-indiquée pendant la grossesse qui doit être évitée dans le mois suivant la vaccination. Il convient de conseiller aux femmes qui viennent d’être vaccinées et ayant l’intention de débuter une grossesse de différer leur projet d’un mois.

Zona

La vaccination est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona. Ce vaccin vivant atténué est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées.

La vaccination consiste en une dose unique. La nécessité d’un rappel n’est actuellement pas connue.

Déplacements dans les pays étrangers

Quelle que soit leur destination ou les conditions de leur voyage, les voyageurs sont fréquemment victimes de problèmes de santé. Le taux de voyageurs malades varie de 15 à 70 % selon les études, en fonction du type de voyage, des destinations et des conditions de séjour. Les troubles peuvent être d’origine infectieuse ou non infectieuse, mais avant tout départ à l’étranger, il est important de se renseigner très tôt (entre 2 à 3 mois avant) sur les risques de maladies dans le ou les pays traversés.

Il n’existe pas de calendrier pour l’administration des vaccins commun à l’ensemble des voyageurs. Chaque calendrier, en fonction du pays, doit être personnalisé et dépend du voyageur (âge, état de santé, antécédents vaccinaux, fréquence et nature des voyages…). L’avis d’un médecin est donc fortement recommandé pour s’assurer que les informations reçues sur les vaccinations à prévoir sont en adéquation avec sa situation particulière.

La vaccination permet d’éviter certaines maladies graves qui ne sont plus présentes en France mais qui existent encore à l’étranger, mais bien entendu, être à jour des vaccinations obligatoires ou recommandées en France est une garantie supplémentaire.

 

L’avis d’AVENIR SANTÉ MUTUELLE

La vaccination a permis de faire disparaître de nombreuses maladies qui autrefois provoquaient la mort de milliers de personnes dans le monde. C’est un des progrès de l’humanité parmi les plus marquants de notre ère. Se faire vacciner, c’est se protéger, mais c’est aussi protéger les autres grâce au principe d’immunité collective qui est atteint lorsque la couverture vaccinale est assez élevée pour rompre la chaîne de transmission d’une maladie parmi une population.

Outre les vaccins obligatoires, dont la légitimité n’est plus à discuter et dont la loi les impose aux enfants nés après le 1er janvier 2018, AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous conseille de tenir votre carnet de vaccination à jour et, en lien avec votre médecin traitant, d’étudier la pertinence de réaliser les rattrapages nécessaires et les éventuelles vaccinations complémentaires.

Source principale : Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2020 (mars 2020) édité par le Ministère des Solidarités et de la santé. (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_29juin20.pdf)

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